Pages

jeudi 17 novembre 2022

1 et 2

 


Je crois que j’y suis, j’ai atteint le sommet 


Ces derniers temps furent des tourments à la recherche de montagnes les plus hautes les unes que les autres 

On se jette dans les eaux glacées sans arrêt depuis des années et à force de sentir le froid, la peau s’est renforcée 

Pour la tête c’est différent. Il est difficile de la garder froide 


J’ai douté de tout et même du pire 

J’ai douté de moi et de ce qui m’était arrivé de meilleur 

J’ai douté de ma vie et de son utilité 

J’ai douté tout court et je me suis acharnée 



Et puis il y a eu ce jour où le puzzle s’est reformé 







lundi 14 janvier 2019



[Extraits de Nous]

J’ai rarement rencontré quelqu’un comme toi, qui te fout une claque quand tu la rencontres, et qui bizarrement te donne envie d’être son amie toute la vie. Avec qui on n’est même pas sur la même longueur d’onde : on construit cette onde à notre image, pour y habiter, et qu’elle nous corresponde à 100%. On prend nos seaux, notre béton, et nos bleus de travail et on construit cette longueur d’onde en un claquement de doigt. On y rit, on la fait vivre, on s’y engueule, on y grandit, et on la renforce. Par chaque discussion, chaque rire, chaque moment passé ensemble, on la renforce. On la rend indestructible ou presque. 

Nous avions notre langage à nous, nos codes, nos expressions : les autres comprendraient nos mots, mais jamais leur sens. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme toi, qui me donne envie de me perdre dans notre langage. Je m’y perdais réellement : je continuais ce langage, même seule, et je me sentais coupée de ma moitié lorsque pour seule réponse j’avais au mieux un silence, au pire des yeux qui levaient au ciel.
Je sais que la distance est un challenge auxquels beaucoup se frottent et peu réussissent. On se cache dernière de faux arguments, le manque de temps, de vacances, d’argent : on s’appelle moins, on se voit moins. On ne se voit plus. On préfère voir les autres. On ne communique plus, nous qui avions mis le respect, la confiance et la transparence au sommet des bases qui nous unissaient. Et un jour cette base est partie, elle a fondu comme neige au soleil, et le vent a fini par sécher le reste. 

Un jour la déception prend le relai et je vais te dire comment c’est arrivé : je me suis réveillée un matin, et j’ai ressenti quelque chose que je n’avais jamais ressenti auparavant avec toi. Cette chose, c’est le déséquilibre. Ce sentiment d’être moins aimée, respectée, attendue, espérée, que moi je t’aime, je te respecte, je t’attends et je t’espère. J’ai conscience que nous sommes deux personnes différentes, que nous avons grandi, et que nous avons le droit de ressentir des choses différentes à des moments bien distincts. Je sais que nous n’avons plus cette connexion adolescente de ressentir les mêmes choses aux mêmes moments. Et ça me va. Je voulais que notre amitié grandisse avec nous, devienne plus adulte car c’est inévitable. Ce n’est pas ce déséquilibre là dont je parle. 
Tu avais une place spéciale dans mon cœur et c’est bien le problème. Tu n’as jamais été mon amie, tu as toujours été beaucoup plus. Un genre de mutant entre un frère avec de grosses couilles, un modèle, une mère, un guide, un conseiller, un chien qui aboie lorsqu’il le faut, une petite sœur qui a besoin de moi, un coach. Tu avais développé une spécialisation qui était la radiographie : tes yeux étaient des rayons X et tu savais tout de moi.
Voici le déséquilibre que j’ai ressenti : je ne savais plus qui j’étais pour toi. Si j’ai vraiment déjà été quelqu’un pour toi. Et si je l’ai été, à quel niveau ? Le seul niveau qui pouvait me satisfaire, c’est celui que je décris depuis le début de cette lettre : l’inconditionnel. Celui qui forme le monde « nous + les autres ».
Comment reconnaître ce monde là depuis quelques mois ? Comment ne pas nier son agonie, lente, et s’accélérant ces dernières semaines ? Je suis tellement en colère et je n’ai plus la force de me battre. J Je n’avais pas la force de te dire ce que je pensais réellement. Et c’est là que j’ai compris qu’on était probablement arrivé à un point sans retour.

Tu as probablement des choses à me reprocher et je peux le concevoir : j’ai passé une partie de ma vie à me remettre en question, et cela a été principalement impulsé par toi. Je te parle de la période où tu m’as poussée vers le haut, challengée, et m’a fait voir la meilleure version de moi-même que je pouvais devenir : une femme qui sait se battre et qui est unique. J’ai pris tes plus belles qualités pour y arriver. J’ose espérer que je t’ai aidé un peu aussi.
C’est pour ça que je ne peux pas changer le passé mais je peux changer pour éviter de répéter les mêmes erreurs : où ai-je merdé ? Où ai-je été maladroite ? Où est-ce que j’ai été un clone vide de moi-même à tes yeux ? Est-ce que j’ai à un moment donné manqué de respect à cette belle relation que nous avons toujours eue jusque là ? Il est difficile de s’améliorer lorsque nous n’avons qu’un seul point de vue sur un sujet si cher à nos yeux. 

Ce déséquilibre m’a donné une des plus grandes claques de ma vie. J’avais tellement besoin de toi. Je me suis sentie si vulnérable, comme laissée sur le bord de la route avec des cartons remplis de souvenirs qui ne servaient plus à rien. Ils prennent la pluie, la poussière et le froid. Ils ne sont pas comme notre onde à l’époque, immortels et indestructibles. 

Je ne sais pas si j’en demande trop, je suis peut-être trop égoïste en amitié, mais en même temps il faut l’être lorsqu’on est séparés de 691,8 km d’une des personnes que l’on aimait le plus au monde. Je pensais sincèrement qu’on était plus que ça. Et non seulement on n’est plus ça, mais on n’est plus rien. Je préfère ton absence totale au quart de ta présence, en conversation ping-pong tous les 3 jours sur Facebook. Pour le reste, je ne suis pas devin. Je préfère juste me préserver des blessures faites par quelqu’un que je n’aurais jamais soupçonné. Tu me pardonneras cette lettre écrite sur Word : c’est juste que ça prend moins de temps, comme je ne sais plus ce qui en vaut la peine ou pas.



mercredi 28 novembre 2018


Dans ma tête c'est pas très ordonné. 

C'est comme si quelqu'un y avait laissé les fenêtres ouvertes et qu'il y avait un courant d'air en permanence. 

Dans ma tête les feuilles s'envolent.
Mars 2014